Aux 19e et 20e siècles, 130 pensionnats autochtones ont été ouverts dans le but d'assimiler les Autochtones à la culture européenne. - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Dans la 3e saison, Anne se lie d’amitié avec Ka’kwet, une jeune Autochtone vivant à proximité d’Avonlea. Malheureusement, le chemin de cette dernière croise celui de Rachel Lynde qui lui mentionne les écoles réservées aux enfants des Premières Nations. Ayant envie d’apprendre, Ka'kwet convainc ses parents de la laisser se rendre à cette école, située à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Elle déchantera vite rendue là-bas, car elle doit y prendre un nom européen - Hannah - et oublier tout ce qu’elle sait de sa langue et de sa culture. Par ailleurs, elle n’a aucune liberté à cet endroit et Anne n’a pas l’autorisation de la visiter. La jeune fille parviendra à s’enfuir et à retourner chez elle. Mais, on viendra la récupérer. Lorsque ses parents se présentent pour la ramener à la maison, on leur refuse l’accès leur disant que c’est la loi.
Les pensionnats autochtones étaient des écoles dirigées par les églises, mais financées par le gouvernement. Elles avaient pour but d’assimiler les Autochtones à la culture européenne/canadienne. Les jeunes qui étaient forcés de fréquenter de tels établissements avaient l'interdiction de parler leur langue. Ils étaient dans l'obligation de parler l’anglais ou le français, selon les établissements, et de pratiquer une religion européenne.
À la base, les missionnaires catholiques avaient uniquement pour but de soigner et de scolariser les jeunes Autochtones, mais aucune loi n’obligeait ceux-ci à fréquenter les établissements. Par ailleurs, les Européens étant dépendants des membres de Premières Nations, il devenait donc difficile de les contraindre.
Par conséquent, c'est uniquement après certains changements de politiques gouvernementales, en 1830, que le premier pensionnat officiel fut établi dans le Haut-Canada (actuel Ontario). Par la suite, le mouvement prend de plus en plus d'ampleur, plus particulièrement dans les années 1880. La dernière des 139 écoles destinées à assimiler les Autochtones a fermé ses portes en 1996.
Durant toutes ces années, entre 1870 et 1996, environ 150 000 enfants issus des Premières Nations auraient fréquenté ce type de pensionnat. 6 000 jeunes seraient décédés à l’intérieur de ces écoles, mais il est difficile d'avoir les nombres exacts. À titre d'exemple, en mai 2021, les corps de 215 jeunes Autochtones ont été retrouvés à Kamloops (Colombie-Britannique, sur les lieux d'un ancien pensionnat autochtone.
En 2015, la Commission de vérité et réconciliation a reconnu cette pratique comme étant un génocide culturel.
À noter qu'il n'y a pas eu d'établissement de ce genre à l'Île-du-Prince-Édouard. En effet le gouvernement fédéral jugeait que les Autochtones de la région étaient suffisamment assimilés à la culture eurocanadienne.
Il y en avait toutefois bel et bien un à Halifax, mais l'établissement a ouvert ses portes en 1929. Il s'agissait du seul établissement dans les provinces maritimes. Par ailleurs, en octobre 2018, l’archevêque d'Halifax a demandé pardon à la population micmaque pour la façon dont les jeunes pensionnaires ont été traités à l'école résidentielle de Shubenacadie.
Mentionnons que cette pratique n'est pas propre au Canada, c'était également le cas aux États-Unis. En juin 2021, Deb Haaland, la première secrétaire de l'Intérieur autochtone de l'histoire des États-Unis, a lancé l'Indian Boarding School Initiative, une enquête visant à faire la lumière sur ces établissements, créés à la suite du Civilization Fund Act de 1819.
Le 30 juillet 2022, à la suite d'une visite du Pape François au Canada, celui-ci reconnait qu'il s'agit d'un génocide.
Sources : L’Encyclopédie canadienne, Radio-Canada
Voici d'autres oeuvres qui abordent les pensionnats autochtones.
Nous n'étions que des enfants... (Fiction de l'ONF)(16 ans et plus)
Très jeunes, Lyna et Glen sont retirés de leur foyer et placés dans des pensionnats dirigés par le clergé. Au traumatisme de cette expérience s’ajoutent des années de violence dont les conséquences marquent encore leur vie d’adultes.
Les oeuvres présentées plus haut sont des oeuvres de fiction. Voici quelques documentaires si vous souhaitez en apprendre davantage sur le sujet.